1.
Qui êtes vous ? Quel est votre cursus ? Pour quel employeur
travaillez-vous ?
Je m'appelle Patrice, je suis responsable de service espaces
verts dans une collectivité territoriale. J'ai 33 ans,
et 11 années d'ancienneté dans la commune. Je
passe actuellement le BTS Aménagements Paysagers par
correspondance. Il y a deux ans, j'ai passé le Bac
Pro Travaux Paysagers par correspondance également.
En passant les concours, j'ai gravi les échelons. Au
tout début j'ai commencé par agent d'entretien,
puis agent d'entretien qualifié, puis agent technique,
agent technique qualifié et enfin agent technique principal.
Je viens juste de passer responsable de service espaces verts,
car je passe bientôt le concours d'agent de maîtrise.
2. Justement, parlez-nous
de votre poste, de vos responsabilités.
Je dois gérer une équipe de 6 employés
: 4 agents dans le service espaces verts, et 2 agents dans
le service voirie. J'ai en plus à charge un stagiaire
et un apprenti dans le service espaces verts. Mon travail
consiste à gérer et organiser les équipes,
indiquer et répartir les travaux à réaliser,
les contrôler. Je décide des tâches qui
doivent être sous-traitées par rapport aux CCTP,
choisis les entreprises et vérifie les travaux réalisés.
Je dois aussi gérer les approvisionnements, le stock
matériel, et les achats en fonction du budget. Je développe
chaque année le thème paysager de la commune
(fleurissement, décorations, nouveaux massifs) en dessinant
les plans que les équipes réalisent. Pour les
gros projets, je suis convié à donner mon avis.
Je touche pour l'instant un salaire de 1200 € net en
tant qu'agent technique principal, pour 39 heures, 27 jours
de congés annuels et 20 jours de RTT. Après
le concours d'agent de maîtrise, mon salaire avoisinera
les 1400 € net.
3. Quelles sont vos qualités
et vos défauts qui ont influencé votre carrière
?
Mes qualités principales : la motivation incessante,
l'envie d'évoluer depuis le début (j'ai commencé
en nettoyant les toilettes), la persévérance
pour les concours passés et les cours par correspondance,
le perfectionnisme et l'envie de tout améliorer, de
toujours progresser, l'ouverture d'esprit (les cours, la psychologie
avec les agents).
Mes défauts : impatient, nerveux, impulsif (ou plutôt
direct ?), autrefois hésitant car je n'avais pas confiance
en moi. Passer les concours et obtenir des diplômes
m'ont donné confiance en moi.
4. Quel est votre souhait
d'évolution ? votre avenir professionnel ?
Après mon BTS, j'aimerais passer les concours de Contrôleur
de Travaux (au dessus d'agent de maîtrise) et celui
de Technicien Supérieur, qui est plus facile à
passer lorsqu'on a le diplôme. Mais l'évolution,
ce n'est pas seulement les concours ou les échelons,
c'est aussi pour moi transmettre mes connaissances et mon
savoir-faire aux stagiaires, aux apprentis. C'est rester à
la page. Connaître les nouvelles techniques, les tendances
en aménagements paysagers. J'aimerais aussi faire des
stages et des formations, comme la taille fructifère
ou d'autres spécialisations.
5. Comment ressentez-vous
l'avenir pour votre structure ? pour les services EV en général
?
Il ne sera pas évident car la population augmente,
donc les villes s'agrandissent, mais les effectifs des collectivités
n'augmentent pas, et les budgets restent les même. Notre
budget de fonctionnement est passé de 100.000 €
en 2003 à 75.000 € en 2005. Il nous faut donc
sous-traiter avec des entreprises privées, mais cela
démotive les agents municipaux. Ils se sentent rejetés,
mis à l'écart et en dehors de la course engagée
par le secteur privé.
Pour ce qui est du travail, les façons de faire vont
évoluer. On nous demande d'utiliser moins de traitements
chimiques, par exemple, ou encore de tondre moins souvent.
Nous (les responsables, ndw) devons réfléchir
l'espace vert autrement, d'une façon plus naturelle.
Les gens doivent changer de mentalité, par exemple
accepter d'avoir un peu d'herbe sur les trottoirs, des espaces
verts moins tondus, plus naturels. C'est un peu un retour
en arrière, car on sort de l'idée des espaces
verts super entretenus des années 70 à 90 pour
revenir à des espaces moins bien entretenus, un peu
oubliés. Mais paradoxalement, nous aimerions bien nous
inscrire aux villes et villages fleuris, et donc on doit avoir
des fleurissements riches et variés pour rendre la
ville agréable. C'est ça la gestion différenciée.
Propos recueillis par Paul-Vincent HUBERT.
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(bureau d'étude) Architecte DPLG, Architecte paysagiste,
Ingénieur Paysagiste, Technicien de BE, Directeur de
BE
(collectivité) Ingénieur Paysagiste, Architecte
Paysagiste en CAUE, Directeur, Technicien Supérieur,
Agents de maîtrise.
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